Sommes-nous à un tournant décisif ? Le tribunal administratif de Toulouse vient de fixer l’audience du recours en annulation de l’autorisation environnementale de l’A69 au 25 novembre !
Voilà des années que collectifs, scientifiques, élus, habitant.es, militant.es… font bloc pour dénoncer les collusions politico-financières à l'origine de ce projet, pour lutter contre cet emblème d’un modèle de société toujours plus injuste et délétère. A entendre les porteurs de ce projet, l'autorisation environnementale est une formalité ; les jeux seraient faits. Un scandale dans ce scandale d’État !
Nous refusons de croire que ça puisse encore être le cas en 2024.
Les citoyen.ne.s soucieux de l’intérêt général et conscients des enjeux du XXIème siècle, ont mis en évidence toutes les aberrations de cette autoroute, vide de sens et de trafic, symbole d’une décision politique sous l'influence de barons locaux et d’acteurs économiques pour qui le verre ne sera jamais assez plein.
Nous devons pouvoir croire en la capacité de la justice à protéger l’intérêt général, nous devons pouvoir retrouver la confiance sur la volonté de nos institutions à défendre leurs concitoyen.nes, qui continueront à se dresser face à ce passage en force en bande organisée. Sortons de cette spirale de colère pour construire ensemble l'avenir de ces territoires !
Nous avons d’ores-et-déjà fait la preuve auprès de l’opinion publique du scandale politico-financier, de l’aberration environnementale et économique que représente ce projet. Ce chantier, démarré à la hâte pour tenter de mettre la justice face au fait accompli, s’est enfermé dans son propre piège. En quelques mois, il s'est embourbé et cumule plus d'un an de retard, multipliant les infractions, avec pas moins de 6 mises en demeure et 22 rapports en manquement administratif dressés contre le concessionnaire NGE-Atosca … un fiasco qui vient d’amener le parquet de Toulouse à ouvrir une enquête judiciaire. L'échec est tel que l’État et les collectivités réfléchissent d'ores-et-déjà à financer une baisse du péage prohibitif de l'A69.
Dans ce recours administratif, nous avons démontré, aux côtés de notre avocate Alice Terrasse, que ce projet ne répond en rien à une Raison Impérative d’Intérêt Public Majeur (RIIPM) qui justifierait une autorisation environnementale ... A 50km de là , c'est bien l'absence de RIIPM qui aura conduit en 2016, deux ans trop tard, à l'arrêt du chantier de Sivens, sur décision du tribunal administratif.
S'ajoute à cela, la commission d’enquête A69, récemment avortée, qui a malgré tout pu mettre en évidence les preuves de l'absence d'étude alternative, de l'absence de projet de territoire, de l'absence de compensations, du sabotage de l'itinéraire public …
Le contexte politique et les pressions qui s'exercent de toutes parts dans ce dossier, pèseront-elles sur la décision du tribunal administratif ? Le Tribunal de Toulouse sera-t-il à la hauteur des enjeux sociétaux, climatiques, économiques et environnementaux, à rebours du chemin emprunté par ce drôle de gouvernement ? Nous attendons une preuve de courage de la part de ce Tribunal, qui a l'opportunité de prendre une décision historique. La prise de conscience collective doit se refléter dans les tribunaux. La voie légale doit montrer le chemin de l’apaisement.
Le collectif La Voie est Libre