On le savait depuis longtemps : souvent Macron varie, fol qui sây fie. On lâavait connu anti colonialiste flamboyant, donneur de leçon impĂ©nitent : « la colonisation, avait-il lancĂ©, Ă lâaube de son premier mandat, câest un crime contre lâhumanitĂ© ». Et puis, les annĂ©es ont passĂ©. Macron, en vieillissant, trouve du charme Ă la colonisation. Câest lâoccasion dâĂ©changes culturels entre deux civilisations, prĂ©tend-il dĂ©sormais. Et ça laisse des merveilles architecturales aux peuples colonisĂ©s.
Vous croyez quâEmmanuel Macron, PrĂ©sident de la RĂ©publique française, fait ainsi lâĂ©loge de la colonisation par la France ? Vous nây ĂȘtes pas du tout. Il Ă©voquait El Andalous, câest-Ă -dire lâĂ©poque bĂ©nie, selon lui, quand lâislam pendant sept siĂšcles, entre le VIIĂšme et le XVĂšme siĂšcle, occupa le sud de lâEspagne, et mĂȘme une partie du sud de la France.
Et oui, pour Emmanuel Macron, la colonisation française est un crime contre lâhumanitĂ©, mais la colonisation musulmane est un lit de roses. Un Ă©ternel regret.
Macron, câest le chauvinisme Ă lâenvers. Câest la haine de soi - ou plutĂŽt, car cet homme a plutĂŽt lâair de bien sâaimer - la haine de la France, de son peuple, de son histoire.
Macron, câest lâignorance surtout. Macron croit quâil tire les leçons de lâhistoire, alors quâil ne fait que recracher un mythe. Un mythe qui avait pignon sur rue quand le jeune Emmanuel avait vingt ans et prĂ©parait lâENA. Le mythe de lâexistence harmonieuse des trois religions, juive, chrĂ©tienne et musulmane, sous la fĂ©rule bienveillante et tolĂ©rante de lâislam. Le mythe de El Andalous. Un mythe dĂ©construit par un des plus grands historiens espagnols, Serafin Fanjul, il y a quelques annĂ©es.
Oui, monsieur le PrĂ©sident, le livre a Ă©tĂ© traduit en Français. Et malgrĂ© les nĂ©cessaires restrictions budgĂ©taires, je suppose que lâĂlysĂ©e peut encore acheter des livres.
Lisez-le et offrez-le Ă tous vos collaborateurs. Ils dĂ©couvriront - et vous avec - que la colonisation musulmane fut tout sauf bienveillante, que la conquĂȘte fut sanglante et fĂ©roce, quâelle instaura un rĂ©gime de discriminations, proche de lâapartheid dans lâAfrique du Sud du XXĂšme siĂšcle, pour les chrĂ©tiens et les juifs, qui nâavaient pas le droit de possĂ©der des armes, de monter Ă cheval, devaient porter des vĂȘtements particuliers, Ă©taient les seuls Ă payer un impĂŽt et vivaient dans des ghettos. On appelait ces sous-hommes des dhimmis.
Surtout, les fameux Ă©changes culturels que fantasme Emmanuel Macron Ă©taient rĂ©duits Ă nĂ©ant. Câest mĂȘme le propre de toutes les conquĂȘtes islamiques, que ce soit en Europe ou au Moyen-Orient. Vainqueurs, les conquĂ©rants imposent toujours la langue arabe, le Coran et Allah. Tout le contraire des barbares venus du Nord, les Francs ou les Goths qui, lorsquâils sâemparĂšrent de lâEmpire romain dâOccident, se convertirent au christianisme, parlĂšrent le latin, et Ă©pousĂšrent des femmes gallo-romaines. Enfin, ce sont des chrĂ©tiens et des juifs qui, vivant dans les pays du Moyen-Orient, conquis par les soldats de Mahomet, traduisirent en arabe, ou en latin, les prĂ©cieux textes dâAristote, ouvrant la porte Ă lâĂ©closion des connaissances et des dĂ©couvertes de la Renaissance. En Europe et par lâEurope et pour lâEurope.
Sans Charles Martel, sans la Reconquista espagnole, sans les croisades, lâEurope nâaurait jamais connu une telle libertĂ© et une telle explosion du savoir, car elle serait restĂ©e sous le joug islamique, qui interdisait tout autre livre que le Coran, et toute vĂ©ritĂ© qui ne venait pas dâAllah.
Mais au-delĂ dâune querelle historique, les propos dâEmmanuel Macron rĂ©sonnent particuliĂšrement en France, oĂč des millions de musulmans vivent, et dont un nombre croissant refuse de sâassimiler et impose ses moeurs, son Dieu, son Coran, sa langue arabe, dans des quartiers de plus en plus nombreux, oĂč les Français de souche ont le choix entre partir ou sâislamiser.
Avec ses propos tenus au Maroc, câest comme si le PrĂ©sident leur donnait carte blanche. Comme sâil bĂ©nissait « ces formidables Ă©changes culturels » entre deux civilisations.
