Hathor, la déesse vache, est identifiée à Bastet, la déesse chatte, et à Sekhmet, la déesse lionne.
Dans toute la Haute-Égypte, c’est le culte de la lionne qui domine, et ce n’est pas étonnant, car la lionne est l’image la plus proche de la grande déesse féminine qui met en pièces.
Sekhmet qui crache le feu est une déesse des combats. Lorsqu’elle se présente sous les traits de sa sœur Bastet, elle est bien plus aimable. Ses rituels sont alors composés de danses au son des sistres et des chants.
Cependant, elle tient souvent une tête de lionne dans ses mains pour rappeler qu’elle est terrifiante et peut très rapidement changer d’apparence.
L’Égypte avait également d’autres déesses lionnes, dont Tefnout qui a dû être ramenée du désert et faire rentrer au pays. C’est Thot, le dieu de l’écriture et de la sagesse, qui était chargé de cette mission.
Il raconte à Tefnout que l’Égypte est triste de son départ. La déesse se met alors à pleurer. Ses pleurs se transforment en une pluie torrentielle, puis se transforment en une rage incontrôlable qui fait qu’elle devient lionne.
Dans les mythes, il est dit que sa crinière fume, que son dos est de couleur sang, que sa silhouette brille comme le soleil et que ses yeux sont de feu.
C’est dire l’aspect terrifiant de cette déesse lionne, l’un des aspects de la Déesse Mère.
Dans le tabou qui, des sociétés primitives jusqu’aux cultures et religions patriarcales, pousse le masculin à se détourner du féminin comme d’un élément numineux, le sang joue aussi un rôle essentiel.
Il rappelle et prouve au masculin les liens naturels qui rattachent la femme à Grande Mère.
Il y a, en effet, un savoir implicite du lien entre le sang et la Grande Mère qui, en tant que maîtresse de la vie et de la mort, exige du sang et semble dépendante du sang et des effusions de sang.
L’histoire originelle de l’humanité nous a appris quel rôle jouaient les rois divins qui étaient tués ou devaient se tuer eux-mêmes quand ils faiblissaient et ne pouvaient plus garantir la fécondité.
Le rite et tout contexte culturel sont au service de la Grande Mère dont ils assurent la fécondité.
Encore aujourd’hui, en Afrique, le roi sacré est à la fois faiseur de pluie et de végétation, mais il l’est en tant que fils-amant de la grande Terre-Mère.
Tout pousse à penser que, dans les temps immémoriaux, on sacrifiait toujours une victime humaine représentant le dieu, le roi, le prêtre, pour que la terre soit fertile.
À l’origine, on sacrifie toujours le masculin fécondant, car la fécondation n’est possible que par un sacrifice de sang qui contient la vie.
Cela permet de comprendre la signification de la déesse féminine.
La nature passionnée, la sauvagerie émotionnelle de la femme est une chose terrible pour l’homme et sa conscience.
La conscience, aspect du masculin, est en danger d’être engloutie par l’inconscient représenté par le féminin.
Tous les mythes parlent de cela, d’une façon ou d’une autre. Ils s’adressent à notre inconscient et décrivent des processus et des mouvements de la psyché (de la Conscience).
Je vous en dirai plus demain 😉