Sur le premier reproche, je dis : "Concernant votre affirmation selon laquelle ʿAlī a permis aux hommes de juger dans l’Ordre d’Allah, je vais vous lire un verset dans lequel Allah a ordonné aux hommes de juger dans une affaire concernant le montant d’un quart de dirham. Voyez-vous le verset où Allah dit : 'Ô vous qui croyez ! Ne tuez pas de gibier alors que vous êtes en état de sacralité. Et quiconque en tue un volontairement, la rétribution sera un équivalent parmi les bestiaux, décidé par deux personnes justes parmi vous' (Al-Māʾida : 95). Ainsi, le jugement d’Allah est que cette affaire soit ramenée au jugement des hommes, or s’Il le voulait, Il l’aurait jugé Lui-même ; alors je vous demande par Allah, est-ce que le jugement des hommes à propos du règlement des conflits et de la préservation du sang versé est plus important, ou le jugement à propos d’un simple lièvre ?" Ils répondirent : "Oui, c’est plus important."
Je continuai : "Et concernant le cas de l’épouse et de son mari, Allah dit : 'Et si vous craignez le désaccord entre eux deux, alors envoyez un arbitre de sa famille et un arbitre de la famille de son époux' (An-Nisā' : 35). Alors, je vous demande par Allah, n’est-ce pas plus approprié que le jugement des hommes soit permis dans le but de réconcilier les gens et de préserver les vies, plutôt que pour une affaire liée à une simple épouse ?" Ils répondirent : "Oui, cela est plus approprié." Je demandai alors : "Est-ce que je suis sorti de cette problématique ?" Ils dirent : "Oui."
Sur le deuxième reproche, je dis : "Concernant votre affirmation selon laquelle il a combattu sans faire de butin ni de prisonniers : iriez-vous jusqu’à faire prisonnière notre Mère, ʿĀʾisha ? Si vous dites que vous le permettez, alors vous êtes mécréants, et si vous dites qu’elle n’est pas notre Mère, alors vous êtes également mécréants. Allah dit en effet : 'Le Prophète a plus de droits sur les croyants qu’ils n’en ont sur eux-mêmes, et ses épouses sont leurs mères.' (Al-Aḥzāb : 6). Vous voilà donc devant deux choix égarés, trouvez une issue à cela. Est-ce que je suis sorti de cette problématique ? Ils dirent : "Oui."
Sur le troisième reproche, je dis : "Quant au fait que ʿAlī se soit retiré du titre de Commandeur des croyants, je vais vous apporter une réponse qui vous satisfera. Le Prophète ﷺ lors du traité de Hudaybiya a conclu un pacte avec les polythéistes. Il dit alors à ʿAlī : 'Écris : « Voici ce sur quoi Muhammad, le Messager d’Allah, a conclu cet accord. ». Les polythéistes répondirent : 'Si nous savions que tu étais le Messager d’Allah, nous ne t’aurions pas combattu.' Le Prophète ﷺ dit alors : 'Efface-le, ô ʿAlī.' Puis il dit : 'Efface-le, ô ʿAlī, ô Allah, Tu sais que je suis le Messager d’Allah. Efface, ô ʿAlī, et écris : "Ce sur quoi Muhammad, fils de ʿAbd Allāh, a conclu cet accord."' Or par Allah, le Messager d’Allah ﷺ est meilleur que ʿAlī. Pourtant, il a effacé cette mention, et l’effacer ne l’a pas retiré de sa Prophétie. Est-ce que je suis sorti de cette problématique ?" Ils dirent : "Oui."
Après cela, deux mille d’entre eux revinrent sur leurs positions, tandis que les autres s’entêtèrent dans leur égarement et furent tués par les Emigrés et les Ansars. »
Références : An-Nasā’ī, Al-Ḥākim, Al-Bayhaqī ; Al-Haythamī confirma la véracité des transmetteurs.
Ressource fournie aux étudiants du module Rissala au niveau 3 de l'institut dinulqayyima