ʿAbd El-Raḥmēn Colo

📌LE MOTEUR QUI FAIT S'ENVOLER LES CŒURS

Avez-vous déjà ressenti le besoin de faire votre examen de conscience et de vous remettre en question, notamment en ce qui concerne votre cœur ?
Le cœur est certainement ce sur quoi nous devons le plus nous concentrer et nous interroger. C'est notamment dans le cœur que réside la certitude (اليقين/el yaqīn), une conviction inébranlable qui habite ceux qui ont la foi.

À son sujet, Sufyān El-Thawrī (d.161H) dit un jour : « Si la certitude était fermement installée dans les cœurs, ils s’envoleraient, tantôt de joie et tantôt de tristesse par désir d’accéder au Paradis ou par peur d’entrer en Enfer (1). »

Après avoir mentionné cette sagesse dans un article intitulé El yaqīn, le cheikh ʿAbd El-Razzāq El Badr dit en commentaire : « La certitude est l'âme de l’œuvre, son pilier et son essence. Sa place dans la foi est semblable à celle de l'âme dans le corps.
Qu’Allah nous accorde la certitude et que, de par sa grâce et sa générosité, Il nous place parmi ceux qui en sont habités. »

Traduit et adapté par ʿAbd El-Raḥmēn Colo
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(1) Ḥilyat el-awliyā d'Abū Nuʿeym (7/17).

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📌SOIGNEZ VOS CŒURS

Dans un court article intitulé Dāwi qalbak, le cheikh ʿAbd El-Razzāq El Badr fit mention d’un propos d’El Ḥasan El Baṣrī qui dit un jour :

« Prends grand soin de ton cœur, car ce qui est le plus cher à Allah chez Ses serviteurs, c’est la vertu de leurs cœurs (1). »

L’érudit Ibn Rajab commenta ainsi cette parole : « Cela signifie que ce qu'Allah veut et demande de Ses serviteurs, c'est que leurs cœurs soient vertueux.
Or, les cœurs ne peuvent être vertueux que lorsqu'ils sont remplis et habités par la connaissance d'Allah, Sa grandeur, Son amour, Sa crainte, Sa vénération et la confiance en Lui.
Voilà ce qu'est réellement el-tawḥīd et ce que signifie, au fond, le témoignage de foi : nul autre qu'Allah ne mérite d'être adoré.
Pour être vertueux, les cœurs doivent donc adorer, connaître, aimer et craindre un Dieu unique, sans jamais Lui attribuer d'associé (2). »

Traduit et adapté par ʿAbd El-Raḥmēn Colo
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(1) Recueilli par Ibn Abī El-Dunyā dans El tawāḍuʿ wa el khumūl (n° 240).
(2) Jāmiʿ el ʿulūm wa el ḥikem (p. 71).

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📌VOTRE PLUS GRAND DÉFI, À CHAQUE INSTANT

La semaine dernière, nous avons découvert la crainte de l'imam Sufyān El-Thawrī de perdre el-tawḥīd, l'adoration exclusive d'Allah, la chose la plus chère et précieuse ici-bas.

Aujourd'hui, penchons-nous sur une autre parole édifiante de ce pieux ancêtre. Il vécut au deuxième siècle de l’Hégire et décéda en l’an 161H. Il déclara un jour :
« De toutes mes luttes, la plus difficile est celle contre mon intention, car elle ne cesse de prendre de nouvelles formes pour échapper à mon contrôle(1). »

Après l’avoir cité dans un article intitulé Muʿālajat el-niyya, le cheikh ʿAbd El-Razzāq El Badr dit en commentaire : « Les nombreux changements de l'intention sont dus à tous les obstacles et distractions qui recouvrent et attaquent le cœur. Tout cela nécessite d'accorder au cœur une attention et un souci constants, sinon le cœur se détériore et périt.

Et c'est Allah le protecteur. »

Traduit et adapté par ʿAbd El-Raḥmēn Colo
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(1) El jāmiʿ li akhlāq el-rāwī wa adeb el-sāmiʿ (2/288) d’El Khaṭīb.

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El-salām ‘aleykum

Je ne suis pas à l'origine des publicités qui s'affichent sur le canal.

Ne les prenez donc pas en considération.

Votre frèreʿAbd El-Raḥmēn

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📌TENEZ-VOUS COMME IL SE DOIT À CE QUI EST LE PLUS CHER ICI-BAS ?

Le cheikh ʿAbd El-Razzāq El Badr dit dans la publication intitulée El khawf min selb el-tawḥīd :

« Mujīb ibn Mūsā El Aṣbahānī raconta qu’il fut le compagnon de route de Sufyān El-Thawrī en direction de La Mecque. Sufyān pleurait beaucoup pendant le trajet. Mujīb lui demanda alors s'il pleurait par crainte de ses péchés.

Sufyān répondit : "Mes péchés me sont moins pénibles que la raison de mes pleurs. J'ai surtout peur d'être privé d’el-tawḥīd(1)."
(El-tawḥīd, c’est d'adorer Allah exclusivement, avec un cœur qui lui est sincèrement attaché.)
El-tawḥīd, c'est la chose la plus chère et la plus précieuse ici-bas.

Les riches craignent de perdre leurs biens et ont peur qu'on leur dérobe. Mais dans le cœur des adorateurs sincères d'Allah, la peur de perdre el-tawḥīd dépasse cette crainte.

Quand pillages et saccages se multiplient, l'angoisse des riches pour leurs biens augmente.
De même, lorsque tentations, distractions et obstacles se font plus nombreux, la peur envahit d'autant plus ceux qui vouent un culte exclusif à Allah. Or, ces pièges et épreuves n'ont jamais été aussi nombreux qu'à notre époque.

Ô Allah, épargne-les-nous donc, épargne-les-nous ! »

Traduit et adapté par ʿAbd El-Raḥmēn Colo

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(1) Rapporté par Abū Nuʿeym dans Akhbār Aṣbahān (n° 1923).

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📌 LA CONCRÉTISATION DES CONDITIONS DE LĀ ILĀHA ILLĀ ALLĀH PEUT FAIBLIR CHEZ L’INDIVIDU, VOIRE TOTALEMENT DISPARAITRE

Dans son commentaire des conditions de lā ilāha illā Allāh, après avoir incité à la mémorisation de ces conditions et des preuves scripturaires qui les appuient, le cheikh Muḥammed Amēn El Jāmī (d.1416H) dit : « Il incombe à chacun d’entre nous d’appliquer en lui-même ces conditions.

Chaque fois que tu constates en toi une diminution dans ta mise en pratique de l’une d’entre elles, remets-toi en question et procède à une introspection au niveau de ta foi.

Sache que la foi augmente et diminue. Crains donc que l’hypocrisie n’atteigne ta personne, car quiconque ne craint pas l’hypocrisie pour sa personne n’a pas réellement connu ce qu’est l’Islam.

Tout être humain est menacé par l’hypocrisie. C’est pour cela qu’il convient que chaque individu confronte son état à ces conditions et aux preuves scripturaires qui les appuient.

Il convient également de chercher à préserver sa foi de manière constante et à l’augmenter à travers les obéissances vouées à Allah ainsi que l’abondance de son évocation et de la récitation du Coran avec conscience et méditation.

Nous demandons à Allah pour nous et vous d’être affermis dans la compréhension et la pratique de ces conditions. »

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📌 À PROPOS DES ḤADĪTHS QUI FONT MENTION DE LA PROMESSE DE L’ENTRÉE AU PARADIS POUR QUICONQUE PRONONCE LĀ ILĀHA ILLĀ ALLĀH

Dans son livre Fatḥ El-Rabb El Ghafūr Dhī el-raḥma, après avoir cité un ḥadīth dans lequel le Prophète ﷺ fit la bonne annonce du Paradis à ceux qui disent lā ilāha illā Allāh de manière convaincue, le cheikh Aḥmed El-Najmī (d.1429H) dit : « Certains étudiants pensent que l’accès au Paradis promis dans ce genre de ḥadīths est un accès systématiquement direct.

En réalité, cette promesse consiste à annoncer l’accès au Paradis à ceux qui meurent tout en ayant adhéré au tawḥīd, et il se peut que cela ait lieu sans châtiment, comme il se peut qu’un châtiment le précède.

Le monothéiste qui meurt en ayant exclusivement adoré Allah et qui le rencontre en ayant accompli certains péchés se trouve sous la volonté divine. Si Allah le veut, il l’absout et le fait ainsi entrer au Paradis sans châtiment. Et si Allah le veut, il le fait d’abord entrer en Enfer afin de le purifier et de le nettoyer de ses péchés, puis il lui donne accès au Paradis.

L’information annonçant que le monothéiste entre au Paradis peut donc viser qu’il y accède directement, sans jugement ni châtiment ; tout comme elle peut viser ce qu’il adviendra au final de lui, et qu’il accèdera donc tôt ou tard au Paradis, que ce soit après avoir subi un châtiment ou pas.
C’est ainsi que se rejoignent les différentes preuves scripturaires à ce sujet. »

N.B : l'expression « preuves scripturaires » vise les versets coraniques et les ḥadīths prophétiques.

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📌 PRÉCISION

À côté du nom des ʿulémas(1) cités dans les publications de cette chaîne, vous trouvez parfois la mention, entre parenthèses, d'un nombre précédé d'un « d » minuscule et succédé par un « H » majuscule.

C'est le cas dans la dernière publication lors de la mention du cheikh Ḥāfiẓ El Ḥakamī (d.1377H).

Il s'agit de l'année de décès selon le calendrier hégirien.

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(1) Le mot « ʿulémas » désigne les savants musulmans spécialisés dans le savoir islamique.

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📌 QUE SIGNIFIE RÉUNIR LES CONDITIONS DE LĀ ILĀHA ILLĀ ALLĀH ?

Dans son livre Maʿārij el qabūl, le cheikh Ḥāfiẓ El Ḥakamī (d.1377H) dit : « Réunir les conditions de lā ilāha illā Allāh signifie que le serviteur les concrétise et y reste fidèle sans en annuler quoi que ce soit.

Ce n’est donc pas le simple fait de les mémoriser et énumérer qui est voulu. En effet, bon nombre de personnes ordinaires les ont fidèlement réunies à travers leurs convictions et pratiques, alors que s’il leur était demandé de les énumérer, ils n’en seraient pas capables.

A l’inverse, nombreux sont ceux qui les mémorisent à tel point de pouvoir les réciter par cœur en toute facilité, alors qu’ils tombent fréquemment dans ce qui les invalide. »

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📌 LES CONDITIONS DE LĀ ILĀHA ILLĀ ALLĀH DANS LES LIVRES DES GENS DE SAVOIR

En parlant des conditions de lā ilāha illā Allāh, certains gens de savoir les appellent piliers, fondements ou obligations de la foi. Certains d’entre eux les décrivent en disant qu'elles constituent la réalité ou l’âme de la foi.

Plusieurs d’entre eux les exposent aussi en citant isolément certaines de ces conditions sous forme d’exemples.

Ce fut le cas d’Ibn El Qayyim (d.752) dans son livre Madārij el-sālikīn. Il y mit en évidence que la pureté de l’intention, la véracité et la servilité sont les piliers et fondements du cheminement vers Allah.
Dans un autre passage du même ouvrage, il souligna aussi que la certitude est pour la foi ce que l’âme est pour le corps, et que la certitude constitue l’âme des œuvres accomplies par le cœur qui représentent elles-mêmes l’âme qui anime les œuvres apparentes accomplies par les membres.

Enfin, certains érudits présentèrent les conditions de lā ilāha illā Allāh de manière plus approfondie et exhaustive.
Ils ont ainsi mené une étude des textes du Coran et de la Sunna relatifs au sujet, de même qu’ils ont synthétisé les paroles des gens de savoir qui abordèrent la question.
Ils en conclurent ainsi que pour que lā ilāha illā Allāh soit profitable à quiconque la prononce, sept conditions doivent être réunies.

Le premier à les avoir exposées de manière regroupée est probablement le cheikh ʿAbd El-Raḥmēn ibn Ḥasen (d.1285) dans son commentaire de Kitāb el-tawḥīd. Il dit en effet : « Sept conditions doivent impérativement être réunies pour que le témoignage lā ilāha illā Allāh profite à celui qui le prononce :
1- Le savoir (العلم) qui s’oppose à l’ignorance,
2- La certitude (اليقين) qui s’oppose au doute,
3- L’acceptation (القبول) qui s’oppose au rejet,
4- La servilité (الإنقياد) qui s’oppose au délaissement,
5- La pureté d’intention (الإخلاص) qui s’oppose au polythéisme,
6- La véracité (الصدق) qui s’oppose au mensonge,
7- L’amour (المحبة) qui contredit son opposé (1). »
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(1) Fatḥ El Majīd (p.72).

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📌 LES CONDITIONS DE LĀ ILĀHA ILLĀ ALLĀH DANS LES PAROLES DES PIEUX PRÉDÉCESSEURS

Dans son livre Kalimat el ikhlāṣ wa taḥqīq maʿnāhā, Ibn Rajab (d.795H) évoqua qu’El Ḥasen El Baṣrī (d.110H) dit à El Farazdaq (d.110H) alors qu’ils prenaient part à l’enterrement de l’épouse de ce dernier : « Qu’as-tu préparé pour ce jour ?
– Le témoignage que nul ne mérite l’adoration excepté Allah (lā ilāha illā Allāh) depuis soixante-dix ans, répondit El Farazdaq.
– Excellente provision, lui dit alors El Ḥasen. Lā ilāha illā Allāh a cependant des conditions. Prend donc garde à porter atteinte à l’honneur des femmes chastes. »

(El Farazdaq est un célèbre poète qui, tout comme l’imam El Ḥasen El Baṣrī, vécut à l’époque de la deuxième génération de l’islam, celle des disciples des compagnons.
El Farazdaq fut cependant l’auteur de certaines mauvaises paroles. C’est à ces dernières qu’El Ḥasen fit ici allusion, en rappelant à El Farazdaq que lā ilāha illā Allāh a des conditions et que les actes de désobéissance diminuent de la valeur du témoignage de foi de celui qui s’en rend coupable.)

Dans une autre version de la réponse qu’El Ḥasen donna à El Farazdaq, il est rapporté qu’il aurait rétorqué, lorsque El Farazdaq mit en avant qu’il témoignait de l’unicité d’Allah depuis plusieurs décennies : « Voici le pilier, mais où sont les cordes ? » dans le sens où lā ilāha illā Allāh est tel le pilier d’une tente, mais que cette dernière ne peut tenir sans cordes.

Après avoir mentionné cette réponse, Ibn Rajab donna une description globale des conditions de lā ilāha illā Allāh qu’El Ḥasen compara ici aux cordes d’une tente.
Ibn Rajab souligna qu’elles correspondent à l’accomplissement des obligations religieuses et au délaissement des interdits (1).

Dans le même ordre d’idée, Ibn Rajab fit mention de la parole d’un autre célèbre disciple des compagnons, Wahb ibn Munabbih (d.114H).
Lorsque lui fut dit : « Lā ilāha illā Allāh n’est-elle pas la clé du Paradis ? »
Il répondit : « Effectivement. Cependant, il n’est aucune clé sans qu’elle n’ait de dents. Si tu te présentes avec une clé munie de dents, la porte s’ouvrira, sinon, elle restera fermée(2). »
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(1) Voir Jāmiʿ el ulūm wa el ḥikem (1/522) d’Ibn Rajab.
(2) Voir Kalimat el ikhlāṣ wa taḥqīq maʿnāhā (p.13) d’Ibn Rajab.

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El-salām ‘aleykum

Dans un passage du direct d'hier matin sur la chaîne Cours et exhortations, un de mes propos laissa entendre qu'une personne qui aurait l'intention d'effectuer une bonne action sans entreprendre la démarche de l'accomplir n'aurait pas de récompense.

Or, bien que sa récompense ne soit pas aussi grande que celle de la personne qui aura accompli la bonne action, la récompense de sa seule bonne intention lui est tout de même promise, même si elle n'a pas entamé la démarche d'accomplir la bonne action qu'elle a eu l'intention de faire.

En réalité, même le simple fait de désirer accomplir un bien contient une récompense.

D'après Ibn ʿAbbēs, le Prophète ﷺ dit en effet, dans ce qu'il rapporte de son Seigneur : « Celui qui désire accomplir une bonne action et ne l'effectue pas, Allah écrit tout de même auprès de lui une bonne action complète ; et s'il désire l'accomplir puis l'effectue, Allah écrit auprès de lui dix à sept cent bonnes actions, voire beaucoup plus. »
Recueilli par El Bukhārī (n° 6499) et Muslim (n° 121).

Voilà donc une correction qu'il était impératif que j'apporte.

Je termine en citant une recommandation grandiose que l'imam Aḥmed donna à son fils : « Aie l'intention de faire le bien, car tu ne cesseras d'être bien aussi longtemps que tu auras l'intention de faire le bien. »
Mentionné par Ibn Mufliḥ dans El ādēb el-charʿiyya (1/133).

Votre frère ʿAbd El-Raḥmēn Colo
01/ṣafar/1445 (17/08/2023)

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📌 ALLAH N’EST-IL PAS DÉJÀ UNIQUE ?

En lisant ou entendant qu’il nous est obligatoire d’unifier Allah, la question peut venir à l’esprit de certains d’entre vous : en soi, Allah n’est-il pas déjà unique ? alors pourquoi dire que nous devons l’unifier ?

À notre époque, certains individus déviants ont même poussé plus loin ce genre de questionnement. Ils affirment en effet que la notion d’unification ne pouvant selon eux s’appliquer qu’à ce qui est éparpillé, il ne serait pas correct de l’utiliser pour parler de notre croyance à l’égard d’Allah.

En réalité, ce genre d’objections visent aussi et surtout la notion de توحيد/tawḥīd en langue arabe, étant donné qu’elle a pour signification d’unifier.

Le seul fait que le Prophète ﷺ ait utilisé ce terme à plusieurs reprises devrait pourtant suffire à prouver qu’il ne sous-entend aucun sens mauvais de ce type.

À titre d’exemple, d'après Ibn ʿAbbēs, lorsque le messager d'Allah ﷺ envoya Muʿādh ibn Jabel au Yémen, il lui dit :
إِنَّكَ تَقْدَمُ عَلَى قَوْمٍ مِنْ ‌أَهْلِ ‌الْكِتَابِ، فَلْيَكُنْ أَوَّلَ مَا تَدْعُوهُمْ إِلَى أَنْ يُوَحِّدُوا اللَّهَ
« Tu vas te présenter à des personnes qui font partie des gens du Livre. Que la première des choses à laquelle tu les appelles soit donc qu'ils unifient Allah(1). »
Dans Fatḥ El Bārī, Ibn Ḥajar expliqua que ce qui est ici visé par l’unification d’Allah est de témoigner qu’il est digne d’être adoré de manière exclusive(2).

D’autres paroles prophétiques contenant la notion de tawḥīd/unification furent rapportées et consignées dans les recueils de ḥadīths. J’en citai quelques-unes dans l’article Le terme Tawhid dans le Coran et la Sunna que je publiai il y a une dizaine d’années.

J’y avais également mentionné le propos de l’imam Qawwām El-Sunna El Aṣbahānī (d. 535 H) qui dit : « Les arabes utilisent les termes واحد/wāḥid, أحد/aḥad, وحد/waḥid et وحيد/waḥīd, ce qui signifie : unique. Allah est donc unique, dans le sens où Il est, en toutes circonstances, exempté d'égaux. Le fait que les arabes disent qu’ils ont unifié Allah est ainsi similaire à leur propos lorsqu’ils disent qu’ils l’ont immensifié et rendu supérieur, dans le sens où ils ont su qu'Il est immense et supérieur.
De la même manière, unifier Allah signifie savoir qu'Il est unique, exempté d'égal dans son être et ses attributs (3). »
Ce texte contient une réponse claire à ceux qui avancent les prétentions précédemment évoquées. Qui pourrait en effet dire que « immensifier » ou « rendre supérieur » ne concernerait que les choses qui ne sont ni immenses ni supérieures, et que, pire encore, utiliser ces termes en évoquant Allah impliquerait de considérer qu'Il ne serait supérieur et immense qu’à partir du moment où on en attesterait ?!

Voilà donc quelques éléments de réponse à ces questions et objections au sujet de la notion de tawḥīd/unification.
Vous pourrez les retrouver dans un exposé plus complet à l’occasion de la parution prochaine d’un livre sur le sujet in chā Allāh.
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(1) Recueilli par El Bukhārī (n° 7368).

(2) (3/358).

(3) El ḥujja fi bayēn el maḥajja (1/322).

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📌 LA SIGNIFICATION DU TAWḤĪD

Toutes les propositions de réponse à la question d'hier étaient valables. Il n’y a donc aucune réponse fausse, bien que l’idéal fût de choisir la cinquième, étant donné qu’elle récapitule l’ensemble des réponses proposées.
En effet, le Tawḥīd c’est l’unification d’Allah, dans le sens de l’affirmation de son unicité au niveau de sa seigneurie, de ses noms et attributs ainsi que de son droit d’être adoré.

Nul autre que lui ne mérite l’adoration.
C’est là le sens de لا إله إلا الله/lā ilāha illā Allāh, appelé « parole du Tawḥīd ».
C’est aussi la signification du monothéisme auquel l’ensemble des prophètes ont appelé.

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📌 LE PREMIER PILIER DE L’ISLAM INCLUT ET INDIQUE LES TROIS CATÉGORIES DE MONOTHÉISME

D’après Ibn ʿUmar, le Prophète ﷺ dit que l’Islam est bâti sur cinq piliers. Il cita en premier lieu le témoignage que nul ne mérite l’adoration excepté Allah et que Muḥammed est le messager d’Allah : لا إله إلا الله محمد رسول الله/lā ilāha illā Allāh Muḥammed rasūl Allah(1).

À propos de ce témoignage, Ibn Taymiyya (d. 728 H) dit : « Témoigner que nul ne mérite l’adoration excepté Allah contient l’affirmation de toutes les convictions que l’on doit avoir à l’égard du Dieu absolu. Elles correspondent aux trois fondements suivants :

1️⃣ L’affirmation de l’unicité divine au niveau de la seigneurie,
2️⃣ L’affirmation de l’unicité d’Allah au niveau de ses noms et attributs,
3️⃣ L’affirmation de son unicité relative au droit d’être adoré.

Ils sont les trois fondements sur lesquels reposent les religions des messagers et ce qui leur fut révélé. Elles sont aussi les grandes bases qu'accepte chaque raison saine et toute nature première. »

Le témoignage de l’unicité d’Allah indique donc chacune des trois catégories du monothéisme.
Il affirme en effet le droit exclusif d'être adoré à Allah tout en le niant à autre que Lui.

Seul le Tout-Puissant peut détenir ce droit exclusif. En témoigner revient donc à confirmer l'unicité d'Allah au niveau de la seigneurie absolue, étant donné qu'il ne convient pas que l'impuissant mérite l'adoration.

Témoigner que nul ne mérite l’adoration excepté Allah confirme également son unicité au niveau de ses noms et attributs. En effet, celui qui n'aurait ni noms ni attributs ne serait rien, correspondrait à un pur néant et ne mériterait aucunement d’être adoré (2).
Or, Allah détient les plus beaux noms ainsi que les attributs et qualités les plus sublimes. Ils indiquent tous sa perfection absolue.
En affirmant son droit exclusif d’être adoré, nous témoignons donc aussi de cela.

C'est ce que nous trouvons par ailleurs dans ce qu'Allah a dit en parlant de lui-même :

رَّبُّ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ وَمَا بَيْنَهُمَا فَاعْبُدْهُ وَاصْطَبِرْ لِعِبَادَتِهِ ۚ هَلْ تَعْلَمُ لَهُ سَمِيًّا
« Il est le seigneur souverain des cieux, de la Terre et de ce qui réside entre eux. Adore-le donc et sois constant dans son adoration. Lui connaitrais-tu un homonyme(3)? »

Traduit et adapté par ʿAbd El-Raḥmēn Colo
12/el muḥarram/1445 (30/07/2023)
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(1) Recueilli par El Bukhārī (n° 8) et Muslim (n° 8).
(2) Adapté de El-tanbīhāt el-saniyya ʿalā el ʿaqīdat el wāsiṭiyya du cheikh ʿAbd El ʿAzīz El-Rachīd (p.9) via El mukhtaṣar el mufīd fi bayēn dalā°il aqsēm el-tawḥīd (p.37).
(3) Maryam : 65.
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📌 À lire aussi sur le sujet :

1- Le Tawḥīd, c'est quoi ?
2- À chaque instant de ta vie...

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📌 DANS SON INTÉGRALITÉ, LE CORAN TRAITE DE L’AFFIRMATION DE L’UNICITÉ D’ALLAH (EL-TAWḤID)

Dans Madārij el-sālikīn (3/417), Ibn El Qayyim (d. 751 H) dit : « Nous disons de manière générale que tout verset coranique indique le monothéisme et appelle à unifier Allah :

🔹Le Coran informe au sujet d’Allah, de ses noms, attributs et actes.
Il s’agit là d’unifier Allah à travers la connaissance et l’affirmation de Son unicité.

🔹Le Coran appelle également à l’adoration d’Allah Seul, sans associé, et au délaissement de tout ce qui est adoré en dehors de Lui.
C’est en cela que consiste l’unification d’Allah à travers l’objectif et l’intention.

🔹Le Coran contient aussi des ordres et interdictions à travers lesquels il est obligatoire d’obéir à Allah.
Ce sont là les droits qui découlent du monothéisme, ainsi que ce qui vient parfaire le culte exclusif que l’on voue à Allah.

🔹Le Coran est aussi une démonstration de la manière dont Allah honore, dans ce bas-monde ou dans l’au-delà, ceux qui l’unifient à travers leurs adorations et lui obéissent.
C’est la récompense que contient l’unification Allah.

🔹Le Coran informe également à propos des polythéistes et de ce qu’Allah leur fait subir ici-bas comme tourments avant ce qu’ils rencontreront comme châtiment dans l’au-delà.
Tel est le sort de ceux qui auront dérogé au monothéisme.

Dans son intégralité, le Coran traite donc du monothéisme, du culte exclusif d’Allah et de Son unification, ainsi que des droits et de la récompense qui en découlent. Il traite aussi du polythéisme (الشرك/el-chirk), de ses partisans et de la mauvaise rétribution qui leur est réservée.
– Puis, Ibn El Qayyim illustra son propos en prenant comme exemples les versets de la sourate El fātiḥa. il dit : –
الْحَمْدُ لِلَّهِ
"Toute la louange revient de droit à Allah" est du monothéisme.
رَبِّ الْعَالَمِينَ
"le Seigneur souverain des mondes" est du monothéisme.
الرَّحْمَٰنِ الرَّحِيمِ
"L’infini Clément" est du monothéisme.
مَالِكِ يَوْمِ الدِّينِ
"Maître souverain du jour de la Rétribution" est du monothéisme.
إِيَّاكَ نَعْبُدُ
"C’est toi que nous adorons" est du monothéisme.
وَإِيَّاكَ نَسْتَعِينُ
"et c’est de toi que nous implorons l’aide" est du monothéisme.
اهْدِنَا الصِّرَاطَ الْمُسْتَقِيمَ صِرَاطَ الَّذِينَ أَنْعَمْتَ عَلَيْهِمْ
"Guide nous sur la voie droite, la voie de ceux que tu as comblés de tes bienfaits" est du monothéisme qui contient la demande d’être guidé sur la voie des monothéistes qu’Allah a comblés de Ses bienfaits.
غَيْرِ الْمَغْضُوبِ عَلَيْهِمْ وَلَا الضَّالِّينَ
"Pas celle de ceux qui sur qui s’abat la colère ni celle des égarés" qui se sont détournés du monothéisme... »

En prenant ici l’exemple des versets de la première et plus importante sourate du Coran, Ibn El Qayyim illustra la place centrale qu’occupe l’adoration exclusive d’Allah en Islam.
Nous pouvons en effet constater que chacun des sept versets d'El fātiḥa contient l'affirmation d'une ou plusieurs des trois catégories de monothéisme :

1️⃣ Celui qui est relatif à la seigneurie d'Allah,
2️⃣ Celui qui a trait aux noms et attributs d'Allah,
3️⃣ Celui qui est lié à l'exclusive adoration d'Allah.

Traduit par ʿAbd El-Raḥmēn Colo
08/el muḥarram/1445 (26/07/2023)
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📌 À lire aussi sur le sujet :

1- Le Tawḥīd, c'est quoi ?
2- À chaque instant de ta vie...

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📌 À CHAQUE INSTANT DE TA VIE…

Il est des enseignements qui marquent une existence…

Et chacun d’entre nous a certainement en mémoire des choses apprises qui ont influencé sa manière d'avancer dans la vie.

Pour ma part, je garde en tête le souvenir du jour où j’ai entendu parler pour la première fois des trois catégories du Tawḥīd (l'affirmation de l'unicité du Créateur).

J’appris donc à travers cet enseignement – ô combien précieux – que l’unicité du Seigneur concerne...

Lire la suite en cliquant ici.

Par ʿAbd El-Raḥmēn Colo

📌 LE TAWḤĪD, C'EST QUOI ?

Il y a quelques années, un compagnon d’étude m’a rapporté une situation qui m’a marqué.

Un jour, au début d’un des cours qu’il donnait dans la mosquée de sa ville, il questionna ses jeunes élèves à propos des enseignements qu’ils avaient abordés ensemble lors de leur précédente rencontre.

Il leur demanda notamment ce que signifie le Tawḥīd dont il avait souligné l’importance capitale.

Il sollicita la réponse de la part d’un certain Saïd.

Ce dernier se mit alors à hésiter, en cherchant ses mots...

Lire la suite en cliquant ici.

Par ʿAbd El-Raḥmēn Colo

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Vous êtes plusieurs à suivre les publications du canal telegram Cours et exhortations depuis son ouverture en 1437 (2016).
Sept ans déjà !

Ensemble, nous y avons abordé des sujets d’une grande importance tels que le Coran, la foi, la prière, le jeûne, la spiritualité et l’éthique.
Nous avons aussi évoqué la vie du Prophète ﷺ et parlé de sa voie.
Parfois, j’ai été amené à partager avec vous la réfutation de certaines idées faussement attribuées à l’Islam, à la Sunna et à la voie des pieux prédécesseurs.

Au fur et à mesure, les diffusions y sont surtout devenues audios.
Vous êtes pourtant quelques-uns à attendre le retour des publications écrites.

C’est pour vous proposer ce type de contenu que j’ouvre ce nouveau canal.

Le message reste le même :
Partager des connaissances fiables sur l'Islam

📍Pourquoi ce canal ?

Pour deux raisons :

1️⃣ Distinguer les publications écrites des cours audios qui, quant à eux, continueront d’être diffusés sur Cours et exhortations,

2️⃣ Aborder un plus large ensemble de sujets que dans Cours et exhortations qui, pour sa part, est un canal purement consacré à l’enseignement.
Sur la présente chaîne, vous trouverez ainsi des articles sur la religion, mais aussi sur des thématiques liées à la civilisation arabo-musulmane, telles que le bien-être, la santé, etc.
Vous y serez aussi informés des nouvelles parutions de livres.
J’y aborderai également, de manière plus spécifique, la question de la traduction arabe-français - in chā Allāh.

J'espère qu'Allah rende cette initiative profitable pour chacun.

Votre frère ʿAbd El-Raḥmēn Colo

Le 18/dhū el ḥijja/1444 (06/07/2023)

https://t.me/abdelrahmencolo