Sam Husseini : “Je suis un journaliste, pas un pot de fleurs”
Sam Husseini, journaliste indépendant basé à Washington, DC, a déclaré avoir été choqué par le traitement qu’il a subi lors de la conférence de presse d’adieu du secrétaire d’État américain Antony Blinken, jeudi dernier.
S’exprimant sur le site de Press TV, ce journaliste chevronné d’origine palestinienne a expliqué qu’il s’attendait à être ignoré lorsqu’il posait des questions, mais pas à être malmené et expulsé de la salle de briefing par des gardes armés.
Une vidéo de l’incident, devenue virale jeudi, montre Husseini, une figure connue des briefings du département d’État américain et des médias de Washington, se faisant expulser de force de la conférence de presse. “Je suis journaliste, pas un pot de fleurs”, l’entend-on dire alors que des officiers tentent de l’éloigner, tandis qu’il s’agrippe à la table où il était assis.
“Criminel ! Pourquoi n’êtes-vous pas à La Haye ?” a-t-il crié en direction d’Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine sur le départ, même alors qu’il était traîné hors de la salle, suite à l’intervention du porte-parole du département d’État, Matthew Miller.
Husseini, critique virulent du soutien de l’administration Biden à ce qu’il appelle la “guerre génocidaire” d’Israël contre les Palestiniens à Gaza, a souligné que cette offensive a tué près de 47 000 personnes, en grande majorité des femmes et des enfants. Malgré ses références solides et sa réputation de journaliste expérimenté, les médias américains grand public, dont CNN, ont qualifié sa présence à la conférence de presse de “harcèlement gênant d’un militant”.
“CNN et compagnie savent évidemment qui je suis ; ils savent que je pose des questions très bien documentées”, a-t-il affirmé au site Press TV. “Ils tentent simplement de discréditer mon travail pour empêcher le public américain de voir la réalité du carnage causé par la politique américaine, et pour éviter que l’on comprenne ce qu’est un véritable journalisme d’opposition.”
Interrogé sur l’impact à long terme de cet incident sur la manière dont les questions critiques sur la politique américaine vis-à-vis d’Israël seront traitées à l’avenir, Husseini a admis qu’il était incertain des répercussions futures.
Lors de cette conférence de presse, il était accompagné de Max Blumenthal, rédacteur en chef de The Grayzone, qui a également interpellé Blinken :
“Pourquoi avez-vous permis que l’Holocauste de notre époque ait lieu ? Que ressentez-vous à l’idée que votre héritage soit un génocide ?” a-t-il demandé.
“Et vous aussi, Matt. Vous avez souri pendant tout ce temps. Chaque jour. Vous avez souri face à un génocide”, a-t-il ajouté, en s’adressant à Matthew Miller.
Via https://twitter.com/55Bellechasse/status/1880278322493681952?t=UIUFRQLq_WAVuBO1h0ZUXg&s=19
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