Il y a urgence à réactualiser le programme national de l'enseignement primaire et secondaire général du Tchad de 2008 en y intégrant l'informatique comme matière à enseigner. Cela fait presque deux décennies que nous continuons à utiliser l'ancien programme de 2008 où l'informatique a été sciemment omise, dira-t-on, faute de moyens infrastructurels, mais réellement, il y a péril en la demeure. Comment, au 21ème siècle, peut-on continuer à former des jeunes sans informatique, compétence aussi fondamentale que la littératie et la numératie, alors que le monde se déploie vers l'Intelligence Artificielle ?
Il faut dépasser le discours de manque de moyens. Quand il s'agit d'intégrer une innovation dans l'enseignement comme matière à enseigner, par expérience, l'innovation trouvera une manière de s'implanter. À titre de remarque, le Tchad et le Cameroun étaient au même point lorsque les experts de l'UNESCO avaient suggéré l'implémentation de l'informatique dans l'enseignement dans les deux pays. Le Tchad a désisté et le Cameroun s'y est mis aussitôt. À comparer les deux pays aujourd'hui, no comment !
Chez nous, aujourd'hui encore, l'informatique n'est pas incluse dans le programme national de l'enseignement du MENPC comme discipline enseignée, excepté dans certains enseignements techniques et privés. Cela devient un sérieux obstacle pour l'implantation de nouvelles innovations, car l'informatique devient fondamentale et basique pour ces nouvelles innovations qui sont ses épiphénomènes tels que l'Intelligence Artificielle.
Justement, lors d'une rencontre avec des experts de l'UNESCO pour discuter des possibilités d'utilisation de l'IA dans l'enseignement du MENPC, le même raisonnement a été servi : même l'informatique chez nous n'est pas encore bien maîtrisée, combien de fois l'IA. On a opté pour le renforcement des capacités en informatique (matériels et formation) sans toutefois encore parler de son enseignement comme discipline. Entretemps, le monde ne nous attend pas, ni l'évolution innovatrice, ni même la jeunesse qui se débrouille comme elle peut, grâce à l'internet et au mobile, à s'autoformer sans attendre la réactualisation de nos programmes scolaires caduques.
Il est temps de changer de paradigme dans la conception de nos programmes et de réformer notre école pour qu'elle s'adapte mieux à nos besoins et à la globalisation. Le monde évolue très rapidement. Nous ne pouvons continuer à être à la traîne. Pourtant, le CNOC (Cadre National d'Orientation Curriculaire) a déjà donné le LA dans ses réformes.
#MENPC
#CNC